#Culture Et Talents #Digital Et Innovation
Publié le 21/09/20
Lecture 5 Min.
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#Culture Et Talents #Digital Et Innovation

Le lundi 21 septembre 2020, Laurent Mignon, président du directoire du Groupe BPCE, Yves Tyrode, directeur général digital et data chez BPCE, Luc Barnaud, chief digital and technology officer de Natixis ainsi que Nicolas Guérin, co-pilote et initiateur de la mission intergouvernementale numérique des grands groupes se sont entretenus à Bercy avec le secrétaire d’État en charge de la transition numérique et des communications électroniques, Cédric O.

Nicolas Guérin, digital experience officer chez Natixis est à l’origine de la création de la mission intergouvernementale numérique des grands groupes lancée début mars. Sa vocation ? Faire émerger des projets communs concrets pour l’ensemble du tissu économique français et lui permettre d’accéder à un nouveau palier de transformation numérique.

 

Cinq enjeux du numérique ont été identifiés comme les chantiers principaux de cette mission :

  • soutenir la transformation des compétences et des formations ;
  • accompagner l’émergence d’un écosystème autour de la souveraineté des données au niveau européen ;
  • simplifier et renforcer la collaboration entre start-ups et grands groupes ;
  • participer à la protection de la souveraineté française/européenne en matière d’e-paiement ;
  • développer une stratégie commune sur l’intelligence artificielle.

 


Nicolas Guérin, digital experience officer chez Natixis, co-pilote et fondateur de cette mission avec Juliette de Maupeou chez Capgemini Invent, nous dévoile plus en détails les coulisses de ce projet d’envergure nationale.

 

 Tout est possible dans le numérique ! 

 

Quel a été votre parcours dans le numérique ?

Mon aventure du digital a débuté il y a 6 ans. J’ai commencé ma carrière au sein du Groupe BPCE à Caen, comme téléconseiller chez Natixis Interépargne. L’entreprise est très ouverte sur l’innovation et ce climat de confiance m’a permis de proposer de nombreuses initiatives au directeur géneral de l’époque, Stéphane Caminati. J’ai rapidement évolué en tant que responsable de projet digital pour la création et l’évolution des sites internet et des applications notamment. Les conseillers pouvaient se montrer frileux sur des questions complexes liées au digital. C’est là que m’est venue l’idée de créer une communauté d’ambassadeurs du numérique pour former et aider les équipes. Nous avons organisé des conférences pour montrer des exemples concrets et fructueux. En venant régulièrement à Paris, j’ai élargi mon réseau de connaissances et commencé à organiser avec Stéphane Caminati des rencontres du digital pour partager notre expérience avec des chief digital officers (CDO) d’autres sociétés. Luc Barnaud, chief digital and technology officer de Natixis, qui participait à ces rencontres digitales m’a proposé de rejoindre les équipes du digital office par la suite. Les conférences ont continué et cela fait maintenant deux ans et demi que nous avons initié avec Luc Barnaud le Club du digital qui réunit régulièrement ceux qui font bouger les lignes du numérique au sein des entreprises.

 

Comment êtes-vous parvenu à rassembler une large communauté du numérique ?  

J’ai une philosophie particulière concernant le numérique et la vie en général : tout est toujours possible ! Les rencontres, les conférences, les échanges avec les experts, les CDO et les responsables d’entreprises m’ont enrichi et permis au fur et à mesure de créer les connections utiles pour rassembler une vaste communauté. J’ai notamment beaucoup échangé avec des légendes de la Silicon Valley française qui sont devenus mes mentors, parmi lesquels Jean-Louis Gassée, ancien vice-président chez Apple, et Luc Julia, co-créateur de Siri, VP innovation de Samsung au niveau mondial et l’un des meilleurs spécialistes au monde en intelligence artificielle.

 

Comment l’idée de cette mission numérique des grands groupes est-elle née ?

Il y a trois ans, le constat était le suivant : nous avons une communauté du numérique très importante et dynamique mais comparé à d’autres pays comme les Etats-Unis ou la Chine, nous sommes parfois très en retard ! Il ne manquait au fond plus qu’un élément essentiel : l’appui du gouvernement français pour renforcer notre force de frappe. Avec d’autres personnes dont Luc Julia, nous avons rédigé un programme, qui a intéressé Cédric O, secrétaire d’Etat en charge du numérique, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance. Ils nous ont accordé leur confiance et aujourd’hui, cette mission rassemble cent grands groupes français et européens, des start-ups, des amis de la Silicon Valley et la Banque de France – ce qui nous donne également accès aux banques centrales européennes, autour de cinq chantiers. L’union fait la force, et je suis certain que cette cohésion entre tous les acteurs concernés, les CEO de grands groupes français et européens et le gouvernement bénéficiera à la transformation numérique globale de l’économie française. Nous n’avons pas le choix : il nous faut être agiles, rapides et ambitieux pour relever les défis du marché.

 

Comment envisagez-vous cette mission et les chantiers à mener ?

Je suis ravi du soutien de l’ensemble des acteurs dans ce projet : les chantiers ont été définis à l’unanimité par cent grands groupes français, le premier enjeu plébiscité étant la formation dans le numérique. Nos réflexions sont spécifiques à la réalité du terrain : nous allons par exemple créer un nouvel axe sur l’impact du numérique sur l’environnement.

 

Le mot de la fin : avez-vous une dernière conviction à nous partager ?

Nous avons devant nous 600 jours pour transformer l’essai. Les marchés évoluent rapidement, et nous nous devons d’agir en conséquence pour être à la hauteur. Encore une fois, dès lors que nous avons la volonté d’avancer ensemble, tout est possible dans le numérique !