Publié le 16/04/19
Publié le 16/04/19
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Tribune de Véronique Sani, directrice des Opérations et des systèmes d’information de Natixis, à l’occasion de la Journée de la Femme Digitale 2019.

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Un jour, on m’a demandé quel était le meilleur moyen pour améliorer les performances de l’entreprise dans le digital. Je pense avoir déconcerté mon interlocuteur en lui répondant tout simplement : l’inconfort et le manque. En effet, il n’est pas donné à tout le monde de pouvoir s’améliorer et s’adapter en permanence aux évolutions toujours plus rapides dans l’informatique et le digital. Plus nos métiers se digitalisent et plus la dimension humaine dans l’accompagnement stratégique est importante.

 

L’inclusion : un facteur essentiel d’innovation

Pourquoi est-ce si important ? Dans une grande entreprise comme dans une start-up, le premier enjeu reste l’inclusion et la mixité. Chez Natixis par exemple, il y a 30 % de femmes Global leaders et 41 % de femmes expert leaders dans le monde entier. D’ici à 2020, nous visons 25 % de femmes dans l’IT. Avoir des profils issus de tous les horizons dans ses équipes est primordial afin de pouvoir se confronter à des regards différents, à des approches qui nous bousculent, à des points de vue qui nous remettent en question. La diversité permet d’enrichir sa prise de décision. C’est déterminant quand on y pense, surtout dans la banque et la finance où l’expertise technique peut devenir envahissante. L’esprit inclusif est à mon sens un moteur majeur d’innovation.

 

L’empathie : un moyen efficace de transformation

Dans une grande entreprise comme dans une start-up, ce qui importe ce n’est pas seulement d’avoir raison, c’est aussi de développer l’écoute et l’empathie. C’est un point essentiel sur lequel j’essaie de travailler activement car j’estime avoir encore beaucoup de progrès à faire dans ces domaines. Au cours de mon expérience aux Etats-Unis, je me suis rendu compte que ces qualités étaient essentielles pour porter les décisions stratégiques et obtenir une adhésion en interne. Le temps passé avec les collaborateurs n’est jamais du temps perdu. Tout simplement parce que les qualités d’écoute et d’empathie permettent de nouer des liens très forts. Cela compte au moins autant sinon plus que le savoir et l’expertise. Cela demande des efforts de tous les jours, une bonne dose de de modestie et surtout beaucoup de persévérance.

 

Le courage : clé de réussite

Disposer d’un gros budget ou des meilleurs outils n’est pas forcément le moteur le plus puissant pour bouger, se transformer, se digitaliser. C’est l’inconfort et le manque ! En effet, on se transforme et on s’adapte d’autant plus vite que l’on est bousculé dans sa routine. Je l’ai expérimenté en Inde où j’ai travaillé pendant trois ans. Tout était tellement différent de ce que j’avais connu jusqu’alors : j’étais confrontée à des personnes qui changeaient beaucoup d’avis et qui étaient forces de proposition tous les jours. Alors que j’aimais être dans la planification et le contrôle, j’ai appris à ouvrir mon champ de vision et à élargir mes perspectives face à la complexité des situations. C’est là où j’ai compris les questions de l’agilité, de l’adaptation et de l’ouverture qui sont profondément ancrées dans la culture digitale.

 

Faire le pari de l’inconfort quand on travaille dans une entreprise, c’est se donner les moyens de s’ouvrir à la diversité, de faire preuve d’empathie et surtout d’avoir le courage de ses convictions.