#Business #Natixis Corporate & Investment Banking
Publié le 11/01/22
Lecture 3 Min.
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#Business #Natixis Corporate & Investment Banking

Malgré un contexte difficile et un marché primaire obligataire volatile, Natixis a amélioré en 2021 ses positions sur ce marché. Gabriel Lévy, responsable mondial de Debt Capital Markets chez Natixis Corporate & Investment Banking analyse les raisons du dynamisme du marché primaire obligataire.

Comment le marché obligataire s’est-il comporté en 2021 sur les différents segments ?

Cette année, les volumes obligataires émis par les entreprises sur le marché obligataire ont connu une baisse significative (-45 %) principalement en France, en Italie et en Espagne, par rapport au niveau record d’émissions observé en 2020. Sur le segment des institutions financières, l’année s’est clôturée sur un volume d’émissions en croissance de 10 % tous instruments confondus. Si les volumes d’émissions au premier semestre pour ces deux segments étaient en baisse, on a assisté à un rattrapage d’activité sur le marché primaire obligataire au second semestre, principalement lié à un rebond de l’activité économique, mais également à l’apparition de risques nouveaux : difficultés d’approvisionnement dans l’industrie (goulots d’étranglement notamment sur les semi-conducteurs), tensions sur les prix des matières premières avec crainte de résurgence d’une inflation durable.

L’anticipation d’une réduction du « quantitative easing » mis en œuvre par les banques centrales (fin du PEPP*, approche des premières échéances de TLTRO** notamment), a conduit les institutions financières à être plus actives sur les instruments de funding les moins coûteux tels que les covered bonds et les émissions senior non sécurisées.

Sur le segment souverains, supranationaux et agences, les volumes sont restés soutenus malgré une légère baisse (8 %) par rapport à une année 2020 record, grâce aux mesures de soutien des entreprises déployées par les États et à la mise en place des programmes de financement de l’Union Européenne (SURE, puis Next Generation EU).

 

*Programme d’achats d’urgence pandémique

**Targeted longer-term refinancing operations

 

Dans ce contexte de croissance du marché obligataire, comment Natixis se positionne-t-elle ?

Natixis a surperformé en 2021 dans chacun des trois segments de sa ligne métier. C’est sa meilleure année jamais réalisée.

 

 

En quoi Natixis s’est-elle différenciée ces dernières années par rapport à ses pairs ?

Notre valeur ajoutée sur le marché primaire obligataire est liée à notre capacité de distribution reconnue par les émetteurs, mais également aux expertises que nous avons développées au cours des dernières années à destination de nos clients sur des sujets tels que  : les aspects réglementaires pour les institutions financières, maîtrise des méthodologies agences de notations pour les institutions financières et entreprises, expertise éprouvée dans l’accompagnement de nos clients sur des enjeux stratégiques comme la transition environnementale ou sociale, ainsi que sur les techniques de Debt Liability Management. Nous leur apportons à chaque fois une réponse sur mesure, c’est pourquoi nous détenons une position forte sur ce marché.

 

Comment envisagez-vous les perspectives de marché en 2022 ?

Les marchés du crédit pourraient connaître des périodes d’incertitudes et de volatilité en 2022 : risque d’inflation et de remontée des taux, risque d’écartement des spreads de crédit, résurgence de nouveaux variants de la Covid 19, décalage dans les politiques monétaires des banques centrales, fin du PEPP et nouveaux TLTRO en Europe…

Les prévisions d’émissions d’obligations sécurisées (covered bonds) s’inscrivent en hausse (120-130 Md€) après 2 années marquées par de plus faibles volumes d’émissions (inférieur ou égal à 100 Md€), en anticipation des échéances de TLTRO lancés et reconduits par la BCE depuis 2014.

Quant aux entreprises, elles devraient refinancer une partie de leur endettement contracté pendant la crise sanitaire sur le marché obligataire. De plus, avec une activité M&A particulièrement soutenue en 2021 (liée en partie au report d’opérations envisagées en 2020), les opérations conclues en 2021 devraient trouver à se refinancer également sur le marché primaire obligataire en 2022 et soutenir ainsi l’activité primaire.

De son côté, le marché des émetteurs souverains, supranationaux et agences (SSA) devrait rester actif compte tenu des moyens mis en œuvre pour préserver l’économie en 2020 ; l’émergence de nouveaux variants de la Covid19 pourrait également augmenter le recours au marché primaire de ces émetteurs.

 

Quelques opérations emblématiques

Natixis est intervenue dans les émissions obligataires de :

  • SAUR, premier groupe français de son secteur à avoir réalisé une émission d’obligations liées au développement durable (sustainability-linked bond inaugural double tranche 4 et 7 ans, d’un montant total de 950 M€).
  • BPCE : émission subordonnée RAC Tier 2 double tranche, d’un montant total de 1,75 Md€.
  • Union Européenne : émission double tranche 8 et long 25 ans d’un montant total supérieur à 14 Md€
  • World Bank : émission d’obligations développement durable de maturité 40 ans pour un montant de 2 Md€.

 

Lexique

  • TLTRO : Targeted Longer-Term Refinancing Operations désigne un programme de prêts long terme accordés par la Banque centrale européenne aux banques de la zone euro
  • Quantitative easing/assouplissement quantitatif : outil de politique monétaire mis en place dont l’objectif est de lutter contre le risque de déflation et de récession
  • Green bonds et social bonds : émissions obligataires qui financent des activités porteuses d’un impact environnemental ou social
  • Sustainabilility linked bonds : émissions obligataires dont le rendement va être lié à un ensemble d’indicateurs (KPI) que l’emprunteur s’engage à respecter sous peine de voir ses conditions financières majorées
  • Debt Liability Management (gestion des actifs/passifs) : processus de gestion de l’utilisation des actifs et des flux de trésorerie visant à réduire le risque de perte de l’entreprise en cas de non-paiement d’un passif à échéance