#Business #Digital Et Innovation #Natixis Corporate & Investment Banking #Transition Verte
Publié le 14/10/21
Lecture 12 Min.
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#Business #Digital Et Innovation #Natixis Corporate & Investment Banking #Transition Verte

Le digital bouleverse l’écosystème des entreprises en ouvrant la voie à de nouvelles technologies : intelligence artificielle, blockchain, réalité virtuelle et augmentée, tokens, cryptomonnaies… Ces outils technologiques sont largement plébiscités pour les opportunités business qu’ils offrent à l’ensemble des acteurs économiques, surtout depuis la crise sanitaire qui a marqué une forte accélération dans leur usage. Pour mieux appréhender la place qu’ils occupent aujourd’hui et les enjeux liés à leur développement et à leur appropriation, Natixis Corporate & Investment Banking et le Boston Consulting Group ont mené, auprès de 300 clients de dix secteurs différents, une étude intitulée Big Business Digs into Deep Tech qui met en lumière leurs besoins d’investissements dans la tech. Découvrez l’analyse et les enseignements clés tirés de cette étude présentée à l’occasion d’Explore Tech, organisée le 30 septembre à Paris par Natixis Corporate & Investment Banking.

DÉCOUVRIR L’ÉTUDE COMPLÈTE BIG BUSINESS DIGS INTO DEEP TECH  (EN ANGLAIS UNIQUEMENT)

Natixis et le Boston Consulting Group ont sondé près de 300 entreprises européennes sur le thème de la Deep Tech.  Cette enquête, dévoilée à l’occasion d’Explore Tech 2021, un événement organisé le 30 septembre à Paris par Natixis Corporate & Investment Banking, est la première du genre centrée sur les entreprises corporates et les évolutions liées aux Deep Tech de demain : comment investissent-elles dans ces technologies émergentes en fonction de leur secteur d’activité, et quels sont les enjeux et les difficultés liés à leur transformation digitale ?

 

Boom des investissements dans la tech malgré la crise

Pour l’ensemble des entreprises européennes, l’investissement dans les technologies et notamment dans les Deep Tech* constitue un enjeu majeur. Ces technologies qui ont le pouvoir de disrupter les marchés existants ou d’en créer de nouveaux, sont perçues comme nécessaires pour acquérir un avantage compétitif à long terme, selon les entreprises qui ont répondu à l’enquête. Ainsi, l’étude montre que 90 % des grandes entreprises investissent déjà dans la Deep Tech. Et la crise de la Covid-19 a accéléré cette tendance : 78 % des répondants ont maintenu, voire renforcé, leurs investissements dans la Deep Tech depuis le début de la pandémie. Le succès des vaccins à base d’ARN messager a notamment été un catalyseur pour les investissements en biotechnologie, tandis que la crise a poussé les entreprises à investir dans les technologies émergentes, parmi lesquelles les outils de traçabilité à distance, les contrats dématérialisés, la réalité augmentée et virtuelle (AR/VR) et les actifs digitaux. Une prise de conscience collective s’est développée : la technologie aide à surmonter la crise et à obtenir un avantage compétitif pour faire face à la forte concurrence internationale.

 

Les applications disruptives de la Deep Tech

Les technologies les plus matures, qui ont fait leurs preuves avec des retours sur investissements positifs, sont certes privilégiées, mais l’intérêt pour les nouvelles technologies de rupture de la Deep Tech est croissant. 47 % des entreprises suivent les tendances de la Deep Tech sans avoir encore d’applications business dans leur secteur. La mise en place de Deep Tech se fait progressivement. En tête, l’intelligence artificielle et les algorithmes cognitifs sont considérés comme les plus pertinents (par 60 % des répondants), notamment dans la santé et l’analyse de l’imagerie médicale. Ces technologies sont également de plus en plus utilisées dans d’autres domaines telles que la reconnaissance vocale, l’analyse des sentiments, l’évaluation des risques et la détection de fraude. Dans les prochaines années, la blockchain* sera également fortement disruptive : elle est employée pour divers usages, dont la traçabilité dans les chaînes de production et la tokenisation* des marchés de l’art et de l’immobilier. La réalité augmentée et virtuelle se déploie fortement, surtout dans le retail et les biens de grande consommation où elle améliore l’expérience utilisateur et fidélise le client, ainsi que dans le secteur de l’immobilier avec une multiplication des visites virtuelles susceptibles de transformer le déroulement des transactions mais aussi des chantiers. L’informatique quantique apparaît également comme prometteuse à plus long terme, en particulier pour les institutions financières et le secteur des technologies, médias et télécommunications (TMT).

 

L’atteinte d’objectifs ESG grâce aux nouvelles technologies

Les technologies peuvent également contribuer à atteindre des objectifs ESG grâce à la mise en place de stratégies plus responsables. Plus de 50 % des entreprises pensent que la technologie peut aider à préserver l’environnement, via par exemple la clean tech ou la tech for good, avec des besoins particulièrement marqués dans la chimie, l’énergie, les télécommunications et les transports. Certaines technologies participent à la décarbonation en encourageant le développement de matériaux novateurs plus respectueux de l’environnement et des énergies vertes. Dans ce contexte, les entreprises européennes envisagent d’augmenter significativement leurs investissements dans les Deep Tech, en privilégiant des programmes d’investissement internes (45 % des entreprises sondées), et en misant également sur des partenariats externes ou des acquisitions.

 

Des stratégies d’investissements variables : du corporate venture capital à la tokenisation

Les stratégies d’investissement dans la tech se diversifient. Les grands groupes ont longtemps fait appel au corporate venture capital*. Les fonds de Venture Capital (VC), parmi lesquels les Corporate Venture Capital (CVC) détenus directement par des grands groupes, investissent au capital d’entreprises innovantes, soit en direct via des participations minoritaires généralement, soit indirectement via des fonds de fonds. Ces fonds aident au développement des Deep Tech en raison notamment d’une plus grande rapidité d’intervention et d’une disponibilité accrue du capital. La crise de la Covid-19 a changé la donne : 80 % des entreprises sondées privilégient dorénavant les investissements directs dans la technologie. Les autres grands gagnants des investissements en tech sont les actifs digitaux comme les cryptomonnaies, et au-delà la tokenisation* d’actifs issus de la technologie blockchain*, qui amènent de nouvelles manières d’envisager le business. Elles offrent des opportunités à moyen terme par le biais d’une liquidité et d’une transparence accrue ainsi que de nouvelles sources de liquidité. Ces technologies suscitent un intérêt de plus en plus marqué des entreprises et des entrepreneurs, pour les levées de fonds par exemple.

 

 

 

Voir l’interview sur BFM Business de Thibaut Cuillière, Head of Real Asset Research


EXPLORE TECH 2021

Près de 300 clients et dirigeants d’entreprises, acteurs des médias et experts des secteurs de la technologie et de la finance ont participé à la première édition d’Explore Tech, le 30 septembre à Paris. Cet événement qui a mis à l’honneur la Deep Tech, a été l’occasion pour les participants d’échanger sur les tendances et les nouveaux enjeux à venir, avec la participation d’invités de marque tels que Cédric O, Secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, Luc Julia, chef scientifique du Groupe Renault et Jean-Louis Gassée, ancien vice-président d’Apple.

En savoir plus

TROIS QUESTIONS À ALAIN GALLOIS « Le défi digital doit devenir une priorité d’investissement »


Alain Gallois, responsable mondial du coverage et responsable de la zone EMEA (hors France) chez Natixis Corporate & Investment Banking

Quels sont les besoins des clients pour engager leur transition numérique ?  

Aujourd’hui, la majorité de nos clients en Europe et dans le monde sont tous confrontés à plusieurs mégatrends parmi ces grandes tendances : les transitions digitale et environnementale. Ils sont obligés de s’adapter en conséquence et de passer par cette étape nécessaire de transformation. Au niveau des entreprises, tant au sein des différentes unités business que dans leur département digital, ces transformations nécessitent de l’investissement et des changements structurels. La tech représente un défi majeur en termes de gestion de coût, de performance et de data. Pour l’instant, les retours sur investissement ne sont pas toujours immédiatement visibles. C’est un enjeu central soulevé par de multiples clients : ils ne voient pas encore l’impact de leur effort de digitalisation, par exemple sur leur cours de bourse. Aujourd’hui, il n’y a pas suffisamment d’actifs et de fonds ciblés sur la tech. Mais cela va rapidement changer car il y a de plus en plus d’intérêt et d’adaptation observés sur les marchés. On vit aujourd’hui le même mouvement que l’on a connu pour les green bonds, qui n’étaient pas très plébiscités il y a dix ans. Ce n’est qu’une question de temps. C’est pour cela que nous souhaitons donner aux marchés plus de visibilité et de cadre dans ce secteur. Ce qui apparaît comme un « nice to have » aujourd’hui deviendra un « must have » demain. Tout comme la finance verte, la prise de conscience et les décisions font leur chemin : le défi digital doit devenir une priorité d’investissement.

Comment accompagnez-vous vos clients dans cette démarche ?

Nous accompagnons l’ensemble de nos clients qu’ils soient spécialisés ou non dans la tech : cela va des start-ups, aux grands groupes, voire les géants de la tech comme les GAFAM. C’est important de leur fournir des solutions et des services adaptés en fonction de chaque situation. Par exemple, nous accompagnons les starts-ups dans leur capacité à lever des fonds, ou des petites entreprises ou small caps dans le secteur de la tech grâce à la qualité relationnelle des Banques Populaires et les Caisses d’Épargne. Nous intervenons également auprès des grands acteurs de la tech auxquels nous proposons un service sur mesure. De même, nos clients qui ne viennent pas de la tech sont massivement engagés dans leur transformation digitale : c’est pourquoi nous sommes en train de bâtir un Tech Hub pour proposer des solutions de financements et un certain nombre de dispositifs financiers (IPO, M&A, levée de fonds, etc.) ciblés sur leur ambition de développement dans le domaine du digital et du numérique.

Pourriez-vous citer l’exemple de clients récemment accompagnés dans leur transformation digitale ? 

Tous les types d’industries avec des problématiques sur la tech sont suivis par nos équipes. Nous avons dernièrement soutenu Carbios, qui est une entreprise française de chimie biologique spécialisée dans la conception de procédés enzymatiques pour la biodégradation et le biorecyclage des matières plastiques. Cette innovation technologique pour détruire le plastique fait partie de l’écosystème des cleantech et des greentech que nous soutenons. Nous avons notamment pu les accompagner dans leur introduction en Bourse (IPO). Ce type d’opération répond parfaitement aux enjeux environnementaux et digitaux auxquels de nombreuses entreprises tentent de répondre. Je pourrais mentionner d’autres projets, dans l’agritech par exemple. Nous avons notamment accompagné Olam, un des leaders mondiaux dans la négociation et le courtage de matières premières alimentaires, dans son parcours digital avec la mise en place d’un emprunt totalement innovant dont la rémunération est indexée à la réalisation de critères objectifs liés à leur transformation digitale (Digital Advanced Index).

 

 

NOTIONS CLÉS

Deep Tech : désigne les jeunes pousses, start-ups ou entreprises disruptives ou de rupture, basées sur des techniques considérées comme fortement novatrices. Le séquençage génétique, l’intelligence artificielle, les biotechnologies, la blockchain, la robotique, l’électronique ou l’information quantique sont des domaines considérés comme porteuses de Deep Tech par exemple. Trois grands critères qualifient les entreprises qui développent de la Deep Tech : proposer des produits qui apportent une forte valeur ajoutée sur leur marché, exploiter une technologie disruptive souvent protégée par un brevet et se développer en lien étroit avec la recherche.

Blockchain : la blockchain s’apparente à un grand livre de comptes ou registre, contenant l’historique de tous les échanges ou transactions effectués entre les utilisateurs. Les écritures, horodatées, sont enregistrées chronologiquement dans des blocs, de la première à la dernière transaction et sont visibles par tous. Concrètement, ce système permet de stocker et de transmettre des informations numériques de manière transparente et sécurisée à faible coût et sans recours à un organe de contrôle ni à un tiers de confiance.

Tokenisation : basée sur la blockchain, la tokenisation permet de valoriser et de matérialiser des actifs réels en actifs numériques dans le monde digital, appelés tokens. Il peut être transféré de pair-en-pair sans duplication et accord d’un tiers, comme une cryptomonnaie. Il existe deux types de tokens : le « security token » et « l’utility token ». Le security token permet aux entreprises d’augmenter leur capital en se libérant des contraintes de la Bourse et des moyens de financements plus traditionnels. « L’utility token » permet à une entreprise de pré-vendre ses produits ou services. Ce dernier peut être utilisé par exemple pour une levée de fonds par les entrepreneurs.

Capital venture : désigne le capital-risque qui est une branche du capital-investissement, spécialisée dans le financement de jeunes entreprises innovantes avec un haut potentiel de croissance.