#Culture Et Talents
Publié le 03/03/21
Lecture 6 Min.
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#Culture Et Talents

Barbara Riccardi a été nommée en juin 2020 Senior Country Manager Moyen-Orient. Portrait d’une « globe-trotteuse » qui a visité plus de cinquante pays et vécu dans sept d’entre eux. Barbara a participé en 2020 à la 1re édition de notre Women’s Sponsorship programme. À travers ce programme, les membres de notre comité de direction générale s’engagent à mentorer 15 femmes leaders et à les accompagner pendant un an dans leur développement de carrière.

« Lorsqu’à 23 ou 24 ans, vous vous retrouvez la seule femme sur une plateforme pétrolière au large de l’Indonésie ou du Venezuela, vous apprenez à gérer la pression. Dans un univers entièrement dominé par les hommes, j’ai dû sans cesse prouver que j’étais à ma place. Mais cela m’a appris à me battre, à aller de l’avant et surtout à ne jamais abandonner. » À 47 ans, Barbara Riccardi, nommée en juin 2020 Senior Country Manager Moyen-Orient chez Natixis, garde encore un souvenir ému de sa première expérience professionnelle en tant qu’ingénieure terrain chez Schlumberger Oilfield Services.

 

 

 

Barbara Riccardi au cours d’un exercice dans une capsule de plongée

 

La capacité à s’adapter

De ces trois années, où elle devait la plupart du temps partager sa chambre avec des collègues masculins et enfermer à clé ses effets personnels pour ne pas les voir disparaître, elle dit n’avoir jamais vraiment éprouvé de crainte mais plutôt une grande solitude. « En arrivant sur un nouveau site, la première question qu’on me posait était « mais où est l’ingénieur ? ». Quand je répondais : « c’est moi ! », il y avait toujours un moment d’incrédulité. Il a fallu aussi s’habituer à tous ces regards braqués sur vous quand vous entrez dans la cantine par exemple… Mais une fois que vous avez démontré votre utilité et votre valeur, les choses rentrent vite dans l’ordre », avance-t-elle aujourd’hui en souriant.

 

La capacité à s’adapter passe par l’échange, la nécessité d’être connecté(e) aux autres, de coopérer et de travailler en équipe.

 

Danse et natation, des atouts en or

« Dans des situations extrêmes comme celles-ci où vous n’avez pas le choix, il faut s’adapter ». Une volonté et une persévérance qu’elle doit peut-être aussi à ses onze ans de pratique de la danse et cinq ans de compétition en natation qui ont occupé une grande partie de son enfance et de son adolescence. « La capacité à s’adapter passe par l’échange, la nécessité d’être connecté(e) aux autres, de coopérer et de travailler en équipe, quels que soient la culture ou le profil des gens. Dans mes nouvelles fonctions au sein de Natixis où le management est au cœur de mon activité, cette expérience m’est aujourd’hui très précieuse. » Pour cette travel addict, qui a rejoint Natixis en 2010 au sein de l’équipe infrastructures, d’abord à Dubaï, puis à New York, ce sont les soft skills qui font la différence au-delà des compétences techniques.

 

Une autre facette

Ces « soft skills » ou compétences relationnelles, plus informelles, elle a éprouvé très tôt le besoin de les cultiver. Après Schlumberger, elle bifurque vers la finance : « j’ai postulé à un emploi chez Shell où je devais passer la majeure partie de mon temps à faire de la modélisation financière. J’ai saisi cette opportunité car je ne me voyais pas, pendant des années, aller encore de plateforme offshore en plateforme offshore. »

 

Je projette d’écrire un autre livre, pour ma fille cette fois…

 

Sans transition, elle se retrouve ainsi immergée dans des montagnes de chiffres et de tableaux Excel (« un travail très intense et parfois ennuyeux », reconnaît-elle). Elle décide alors de développer une autre facette de sa personnalité « plus fantaisiste, plus artistique aussi » en s’inscrivant à des cours du soir de « Screen writing » (écriture de scénario) : « c’était passionnant d’écrire des histoires à partir d’images mais aussi de croiser des profils si différents du mien lors de cette formation ». Là encore, la découverte, l’échange, l’adaptation. Une constante chez cette Romaine, née d’une mère italienne et d’un père germano-centraméricain, qui avait choisi des études d’ingénieure chimiste plus par curiosité et par défi que par vocation.

 

 

 

Plus que jamais investie dans son métier de « meneuse d’équipe », elle a désormais l’ambition d’affirmer sa position de senior manager pour mesurer combien ses décisions « peuvent faire la différence pour l’entreprise et ses collaborateurs ». Mais sans pour autant abandonner cette autre part d’elle-même plus personnelle, plus artistique, en l’occurrence plus littéraire. Et pour cause, en 2011, Barbara Riccardi  a publié en Italie un roman. Le sujet :  une jeune femme dans le métro londonien dressant les portraits imaginaires de quatre personnes croisées au fil des stations. Ce parcours onirique s’achève sur le thème de la maternité. Un ouvrage qu’elle destinait à son fils, malheureusement disparu avant d’avoir été en âge de le lire. « Je projette d’écrire un autre livre, pour ma fille cette fois, afin de l’aider à surmonter aussi cette épreuve. »