#Culture Et Talents #Engagements Solidaires
Publié le 18/09/20
Lecture 5 Min.
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#Culture Et Talents #Engagements Solidaires

Pendant la crise sanitaire, les entreprises et les salariés ont fait preuve d’une solidarité à toute épreuve. Selon l’étude Covid-19 réalisée en France par Admical *, 86 % des sociétés ont activé un dispositif de mécénat financier, 54 % de mécénat en nature et 39 % de mécénat de compétences. Mieux, près d’une entreprise sur six interrogées a mobilisé au moins deux formes de mécénat.
De quoi engager de nombreux salariés dans cet élan de solidarité. Vinci a par exemple créé Vinci Solidarity, une plateforme de mobilisation solidaire pour les collaborateurs du groupe. C’est dans le même esprit que la Fondation FDJ a initié l’espace d’échanges Teams Solidarité Confinement. Ou encore, Identicar, qui a encouragé ses salariés, en majorité en chômage partiel, à s’orienter vers la réserve civique ou à avoir des conversations de courtoisie avec leurs collègues de plus de 60 ans.

Les collaborateurs de Natixis ne sont pas en reste. En donnant de leur temps et/ou de leur argent, ils ont une nouvelle fois démontré qu’ils étaient à la hauteur de la situation. De nombreuses initiatives (85 au total) ont été prises et déployées chez Natixis, partout dans le monde .

Retour sur l’une d’entre elles en France : la campagne solidaire Covid-19, avec Louis Douady, directeur de la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) de Natixis.

 

* Association assurant le développement du mécénat en France

LOUIS<BR>DOUADY

LOUIS
DOUADY

Directeur de la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) de Natixis.

 Objectif : aider les personnes isolées en soutenant trois causes 

 

Quelle forme a pris l’engagement des collaborateurs de Natixis durant cette crise sanitaire ?

Louis Douady : L’engagement et la mobilisation des collaborateurs existaient avant la crise, notamment via une plateforme de microdon. Mais c’est vrai que face à l’urgence, nous avons, dès fin mars, lancé la plateforme Tous mobilisés contre le Covid. Objectif : aider les personnes isolées en soutenant trois causes – Tous unis contre le virus, le Samusocial de Paris et Action contre la faim (ACF).

 

Comment fonctionnait cette plateforme de don ?

L. D. : Les collaborateurs ont eu deux façons de s’engager. Soit en donnant de leur temps en faveur d’un large panel d’associations, et ce, en dehors de leur temps de travail, soit en faisant des dons en argent. Pour appuyer cet engagement, Natixis a décidé d’abonder à 100 % les sommes versées par les salariés.

 

Combien avez-vous ainsi collecté ?

L.D. : Nous avons levé 100 000 euros en trois mois (du 30 avril au 31 juillet 2020), reversés de manière équitable aux trois associations. Via des vidéos postées par ces structures sur la plateforme, les collaborateurs ont pu concrètement mesurer à quoi servaient leurs dons. Par exemple, ils ont permis d’améliorer les conditions de vie dans des hôtels sociaux en acheminant des biens de première nécessité pendant le confinement ou encore en équipant des familles d’ordinateurs.

Quelles étaient les motivations des collaborateurs donateurs ?

L. D. : Ils ont constaté que tout acteur de la société avait son rôle à tenir dans la résolution de cette crise. Les banques ont rempli leur rôle, notamment en France en octroyant les prêts garantis par l’État (PGE), et nous sentions que nos collaborateurs souhaitaient se mobiliser à titre individuel sans trop savoir comment faire. D’où le lancement de cette plateforme de dons spéciale Covid. N’oublions pas non plus les initiatives locales, comme cette campagne de dons initiée par les collaborateurs de Natixis en Italie qui a contribué à la création d’un hôpital de campagne d’urgence à Milan.

 

Quels sont les autres indicateurs vous permettant de mesurer l’engagement des collaborateurs chez Natixis ?

L. D. : En novembre dernier, nous avons lancé un dispositif d’ARRONDI sur salaire en France. Concrètement, les collaborateurs volontaires reversent chaque mois quelques centimes ou quelques euros de leur rémunération à une association (Action contre la Faim, France Alzheimer & maladies apparentées, ONU Femmes, Sport dans la Ville et Terre de Liens). En moyenne, ils donnent chaque mois 6 euros de leur salaire. Un excellent chiffre, si l’on s’en réfère au don moyen (3 euros) communiqué par le prestataire en charge de cette plateforme. Évidemment, nous cherchons à augmenter le nombre de salariés investis dans ce projet.

 

Quels sont les projets à venir sur cette thématique de l’engagement collaborateur ?

L. D. : En plus du développement de notre plateforme de dons sur salaire, nous souhaitons mettre en place un dispositif dans lequel les salariés, voire des équipes entières, bénéficieraient d’un jour de congé offert pour venir en aide à des associations, avec une double dimension solidaire et de team building pour nos collaborateurs.

 

Un congé solidaire, en somme ?

L. D. : Non, pas exactement. Il s’agirait d’initiatives plus agiles, sous forme de journées solidaires. Nous proposons par ailleurs déjà des congés solidaires, organisés avec Planète Urgence. Dans ce cadre, les collaborateurs se rendent pendant une à deux semaines à l’étranger pour aider une association dans ses missions, notamment en matière de défense de l’environnement. Chaque année depuis 2012, 20 à 30 collaborateurs s’engagent ainsi à travers ce programme de Congé Solidaire®.