#Assurances #Business #Gestion D'actifs #Transition Verte
Publié le 18/12/19
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Le fonds Land Degradation Neutrality de Mirova destiné à la restauration des terres dégradées a déjà mobilisé 150 millions de dollars et les retombées commencent à se mesurer sur le terrain.

Préserver les terres grâce aux leviers offerts par la finance

Natixis Land Degradation Neutrality Urapi1 Ecotierra 385x275Restaurer les terres qui ont été dégradées, notamment par une agriculture trop intensive ou la déforestation, est l’un des objectifs de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification. Cet objectif est essentiel au regard des enjeux majeurs qu’il représente : on estime en effet que 60 % des terres sont dégradées sur la planète. Une situation qui contribue à aggraver les changements climatiques, appauvrir les populations, amoindrir la biodiversité et augmenter la précarité alimentaire.

À la suite d’un appel d’offres lancé par les Nations Unies pour remédier à la situation, Mirova, filiale de Natixis, a créé en 2017 le fonds Land Degradation Neutrality, premier fonds au monde dédié à un objectif de neutralité en termes de dégradation de terres. Après deux ans de travaux préparatoires, le fonds, réservé aux investisseurs institutionnels, est devenu opérationnel depuis fin 2018. Et il s’annonce déjà comme une initiative exemplaire qui peut contribuer à faire bouger les esprits et les pratiques sur le terrain.

En effet, à peine un an après son premier closing, le fonds totalise 150 millions de dollars d’engagements en provenance de plusieurs investisseurs privés et publics. Parmi eux les assureurs Allianz France, BNP Paribas Cardif, Garance et Natixis Assurances, la banque BRED Banque Populaire ou le fonds de pension canadien Fondaction. Parmi les investisseurs publics, deux actionnaires de référence : la Banque européenne d’investissement et l’Agence française de développement. Et les équipes de Mirova n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin : « On vise 300 millions de dollars d’engagements au total », confie Gautier Quéru, directeur du fonds et qui a porté le projet depuis le début. Ce qui en fait le fonds le plus ambitieux en taille dans ce domaine.

 

De nombreux investissements prometteurs sur le terrain

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Sur le terrain, les montants investis dans le fonds Land Degradation Neutrality permettent d’accompagner des coopératives d’agriculteurs ou des entreprises locales qui mènent des projets de gestion durable des terres dans les domaines agricoles ou forestiers, et de leur apporter une assistance technique. « Nous soutenons des PME qui mettent en place des cultures durables : café, cacao, noix, fibres végétales comme le coton, caoutchouc naturel, bois, etc. », décrit Gautier Quéru. Les acteurs sont triés sur le volet par les experts présents sur le terrain, en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud.

Le premier investissement du fonds a ainsi bénéficié à quatre coopératives de café au Pérou. Mise en œuvre par Ecotierra, un porteur de projet canadien, l’opération a pour but de restaurer 5 000 hectares de terre par des système agroforestiers de production de café dans des conditions environnementales satisfaisantes et d’améliorer les conditions de vie de 2 400 petits producteurs au total. La réduction des émissions de CO2, elle, se chiffre à 1,3 million de tonnes.

Une autre filière, en Asie du sud, vise à relancer la culture de noisetiers endémiques, et à développer une filière de production de noisettes certifiées biologiques pour restaurer les terres dégradées. Un projet comparable, autour de la culture du cacao et des arachides, est soutenu en Indonésie. Au Kenya, il s’agit de projets autour de la foresterie avec des petits producteurs. Au total, plus de 30 000 producteurs et 45 000 hectares de terre pourraient bénéficier des fonds mobilisés en l’état actuel des financements.

Si quatre projets prometteurs émergent pour le moment, le fonds Land Degradation Neutrality travaille sur un portefeuille d’une vingtaine de projets – sans doute appelé à s’étoffer encore dans un avenir proche, tant il suscite d’intérêt. « La restauration des terres est un vrai secteur en devenir ; beaucoup d’entrepreneurs ont compris le problème et s’y intéressent », souligne en effet Gautier Quéru, qui perçoit une « vraie bascule ». Plus généralement, les solutions fondées sur la nature, permettant de luttant contre le changement climatique tout en ayant des impacts positifs sur la biodiversité et les communautés, font l’objet d’un intérêt accru. D’autres acteurs de la finance, en effet, semblent en passe de suivre l’exemple de Mirova – une belle reconnaissance de la qualité du fonds et des projets soutenus, confirmant que la filiale de Natixis est en avance de phase.