Pour tout savoir sur la finance bleue, découvrez l’analyse complète en anglais d’Ivan Pavlovic et de Radek Jan, analystes infrastructure et green & sustainable chez Natixis.
En bref
- La majorité de notre consommation en eau reste “invisible”, cette ressource est rarement comprise et difficilement gérée.
- Les problèmes liés à l’eau relèvent plus de la gestion humaine que des solutions technologiques en place.
- Les instruments financiers – green ou blue bonds, prêts ou indices – nouveaux ou existants soutiennent les actions des entreprises et des sociétés qui abordent les défis de l’eau.
Le saviez-vous ? La grande majorité de notre consommation en eau est « invisible » !
Le concept de Water Footprint correspond à l’empreinte en eau, c’est-à-dire le volume d’eau total virtuel utilisé à différentes étapes de la chaîne de production, dans la conception des produits et des services. Ce volume d’eau n’est pas visible mais il est effectivement consommé. Par exemple, une pinte de bière nécessite environ 150 litres d’eau pour être produite. Une paire de jeans peut facilement dépasser une empreinte eau de 8 000 litres et il faut compter autour de 15 400 litres d’eau pour la production d’un kilo de bœuf.
Sources : UN FAO, the Water Footprint Network, Mekonnen and Hoekstra (2016)
Les défis liés à l’eau sont difficilement quantifiables
Les océans et les mers recouvrent 71 % de la surface terrestre, faisant de la Terre une « planète bleue » vue de l’espace. Seulement 0,75 % des ressources en eau douce sont disponibles. Pourtant, on ne peut imaginer l’activité humaine sans eau !
L’eau joue un rôle essentiel. Elle assure notamment l’équilibre de la biosphère, indispensable dans le développement humain. Elle s’infiltre également dans les activités économiques et demeure un facteur clé de développement social. Bien qu’omniprésente, l’eau est rarement perçue dans sa globalité. Et, ce qui n’est pas visible est difficilement gérable. Ainsi, les ressources en eau sont souvent mal employées, surexploitées ou polluées. La pollution de l’eau est la conséquence des activités humaines, sous toutes ses formes, avec des causes multiples. En combinant tous ces facteurs, cela réduit encore plus la quantité d’eau à disposition de l’humanité, causant nombre de dommage à l’échelle des écosystèmes et de la santé humaine. Sans compter l’impact direct sur les coûts de traitement pour les entreprises.
Pour toutes ces raisons, la pollution de l’eau engendre des coûts économiques, très difficiles à cerner en termes monétaires. Les problèmes liés à l’eau relèvent avant tout de la gestion humaine. Des solutions adaptées peuvent être trouvées, via des politiques, procédures de gestion ou des business modèles plus pertinents.
Sources : Stockholm Resilience Centre
Impacts et solutions financières
De nombreux défis peuvent être relevés à condition que les clients et investisseurs puissent accéder à des services financiers et conseils adaptés. En matière de solutions, des investissements peuvent être encouragés via des green bonds sur les marchés de capitaux obligataires, au service de financements corporates ou de projets avec des crédits verts relatifs à des solutions vertueuses pour les ressources en eau.
Du côté des marchés de capitaux actions, on peut considérer les indices thématiques composés d’actions d’entreprises sélectionnées pour leur performance solide par rapport aux sujets liés à l’eau.
Retrouvez plus d’informations dans l’étude complète en anglais Water economy: deciphering the challenges, financing the opportunities.
Concepts clés
- Water footprint – « Empreinte eau » : concept qui quantifie et localise les stocks d’eau nécessaires à la production des biens que l’on consomme. La majorité de l’eau utilisée est « absorbée » par la chaîne de production.
- Stress hydrique : situation dans laquelle la demande en eau dépasse les ressources en eau disponibles dans une zone géographique donnée. Le stress hydrique est le résultat, soit d’une faible disponibilité de l’eau lié au manque physique ou de la pollution des ressources en eau, soit d’un faible accès à l’eau causé par une mauvaise gestion des ressources ou par le manque d’infrastructure.