#Business
Publié le 04/09/20
Lecture 5 Min.
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Au cours de l’été 2020, s’est terminée l’opération de M&A permettant à Banijay d’acquérir Endemol Shine Group pour donner naissance au leader mondial indépendant de la production et de la distribution de contenus. Illustration de la capacité d’accompagnement de Natixis sur des transactions de grande ampleur dans le domaine des médias et de l’entertainment.

Le 25 octobre 2019, la société de production Banijay officialisait la conclusion d’un accord définitif en vue d’acquérir 100 % des actions d’Endemol Shine Group. Suite, mais pas encore fin, d’un projet d’acquisition lancé fin 2016. Un travail ambitieux et de longue haleine initié par Natixis : « Bien qu’ayant participé à toutes les transactions majeures réalisées par notre client ces dernières années, l’acquisition d’Endemol Shine Group (ESG) revêtait un caractère particulier, rappelle Yann Le Fur, senior banker en charge de la relation avec le groupe LOV pour Natixis. Il a d’abord fallu nous convaincre nous-mêmes puis convaincre Stéphane Courbit, président de Banijay Group, de la faisabilité financière de cette opération puisqu’elle lui proposait d’acquérir un actif deux fois plus gros que le sien ! La confiance mutuelle, née de notre relation de long terme, associée à notre vision de banquier nous ont permis de le convaincre qu’une telle histoire pouvait être « vendue » à des investisseurs et que nous pouvions asseoir le financement sur ces actifs. Nous avons tous les deux accepté de nous lancer dans l’aventure pour mener à bien cette transaction. » Associée à Deutsche Bank et à la Société Générale, Natixis a ainsi assumé le refinancement intégral de la dette financière, soit 2,4 Md€.

 

Faciliter les rencontres

Une autre valeur ajoutée de la banque est d’ordre relationnel : « Notre reach international nous a permis de faciliter les rencontres, d’incarner et d’impliquer les parties prenantes pour créer les bases nécessaires au déclenchement de la discussion », indique Yohan Quere qui supervisait la transaction depuis Natixis à New York. Cela a notamment été le cas avec Apollo Global Management, le fonds américain actionnaire d’ESG, avec lequel Stéphane Courbit n’avait pas de connexion. » Cet apport de Natixis prend tout son sens dans l’univers des médias et de l’entertainement. Car ici plus qu’ailleurs, la personnalité des talents – patrons, managers, créatifs… – contribue de façon importante, au moins autant que les droits intellectuels, à la valeur de l’actif.

 

Un acte majeur pour le secteur

En acquérant l’un de ses principaux concurrents, Banijay donne naissance à un leader mondial français : le plus grand groupe indépendant de création de contenus, présent dans 22 pays à travers 120 entités fournissant tous les médias plates-formes de TF1, Canal + ou la Rai, à Netflix ou Amazon Prime. Un géant affichant un chiffre d’affaires proforma de 2,7 Md€ et un catalogue de 85 000 heures de contenus. Preuve de son caractère majeur pour l’industrie du divertissement, l’opération a bénéficié du soutien de partenaires prestigieux comme Fimalac, et son patron Marc Ladreit de Lacharrière, ou encore Vivendi, actionnaire à 32 % de Banijay, dont le président Vincent Bolloré s’est personnellement impliqué dans la négociation. « Par leur engagement, ces partenaires marquent leur intérêt de voir se créer en France un champion indépendant de dimension internationale, avec suffisamment d’envergure pour discuter avec toutes les grandes plates-formes de contenus », observe Richard Brail, managing director et responsable des activités media & entertainment de PJ SOLOMON, filiale de M&A affiliée à Natixis.

 

One stop shop

Si le deal Banijay Endemol est l’une des plus grosses opérations menées par Natixis dans l’industrie des médias et du divertissement, il est aussi une belle démonstration de sa capacité à gérer des opérations d’acquisition de tailles significatives au-delà des seuls volets financiers. Son organisation en one stop shop lui permet de proposer l’ensemble des services nécessaires à la réalisation de ces transactions quel que soit le secteur d’activité. « Nous disposons d’un réseau mondial de filiales de M&A, dont PJ SOLOMON fait partie, précise Yohan Quere. Comme toutes les grandes banques, nous avons la capacité de prendre provisoirement sur notre bilan l’engagement financier puis de le distribuer sur les différents marchés pertinents, nous proposons un service de rating très performant… Parce qu’accompagner son client tout au long du parcours est important dans un contexte de fusion-acquisition où la confidentialité et la confiance sont indispensables, notamment du fait des montants engagés. » Tout comme le fait de compter parmi ses clients Banijay mais aussi le groupe Lagardère, Mediawan ou encore Vivendi, qu’elle a accompagné pour le rachat d’Havas et plus récemment pour sa campagne de rachat d’actions, qui la rend de facto plus experte que d’autres sur les fusions-acquisitions dans l’univers des médias et de l’entertainment.

« La relation de confiance avec Natixis, qui a accompagné le développement de Banijay depuis l’origine, a été un élément-clé pour le succès de l’opération. De plus, nous avons utilisé tous les savoir-faire de la banque ce qui nous a permis d’être agile et rapide dans une opération cross-border complexe », conclut Stéphane Courbit.