Publié le 02/10/19
Publié le 02/10/19
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Natixis est partenaire officiel du Paris Regtech Forum 2019 qui a lieu le 2 octobre 2019. Cette deuxième édition présente les avancées et les problématiques partagées par les directions juridiques françaises en matière de regtechs. Interview de Christian Le Hir, directeur juridique de Natixis – Comment les regtechs boostent le juridique en entreprise ?

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Christian Le Hir participe au panel « Entreprises et Regtechs : comment s’apprivoiser ? » organisé dans le cadre du Paris Regtech Forum 2019.

Qu’est-ce qu’une regtech et quelles sont les applications possibles dans le domaine juridique ?

Contraction de régulation et de technologie, la regtech est la technologie au service du droit pour faciliter la prise d’information et de décision. Les regtechs offrent des outils utiles pour répondre à l’extension croissante de l’environnement juridique et réglementaire. Ils facilitent la réalisation d’un certain nombre de tâches chronophages ou à faible valeur ajoutée grâce aux nouvelles technologies issues de l’intelligence artificielle. Ils permettent d’optimiser l’application de la réglementation dans un domaine déterminé au regard des données de l’entreprise (à travers la comparaison des textes, les veilles ciblées, les tableaux de bord, les workflows, l’exploitation de données etc.).

Pourquoi les regtechs sont-ils difficiles à intégrer dans les prestations juridiques ? Quels sont les freins principaux liés à leur adoption ?

Les entreprises cherchent à intégrer les regtechs pour améliorer, par exemple, la sécurité réglementaire ou l’efficacité opérationnelle. Mais elles ne sont pas encore pleinement intégrées pour de multiples raisons. Les investissements en la matière sont limités, ce qui est un frein à la croissance de ces start-ups. Bien souvent, en entreprise, se pose la question du ROI (retour sur investissement). Pour le moment, les regtechs répondent surtout à des critères d’amélioration d’ordre qualitatif et de fiabilité. Parfois aussi, les start-ups n’offrent qu’une solution partielle, incitant les entreprises à développer elles-mêmes leur technologie en interne. Le développement des start-ups est également très restreint vis-à-vis des réglementations qui couvrent des champs étroits et les besoins sont assez éparses – comme par exemple pour le RGDP.

Quel est le futur des regtechs ?

Aujourd’hui, l’adoption des regtechs par les entreprises est en cours. Elles prennent conscience que ces nouveaux systèmes soutiennent les activités traditionnelles et offrent un service non seulement de qualité, mais aussi efficace et compétitif. Les start-ups et regtechs pourraient leur apporter des solutions concrètes pour faciliter la conformité à la réglementation – par exemple, le RGPD où des assistants et des systèmes de remédiation sont exploités pour faciliter le travail juridique, ou bien la loi PACTE, au périmètre très étendu et dont la mise en œuvre pourrait ainsi être facilitée. Les regtechs et legaltechs sont donc en devenir et pourraient, dans un futur proche, prendre de plus en plus d’importance dans la prise de décision et la stratégie juridique.