Erwan Devèze, auteur, conférencier, fondateur de Neuroperformance Consulting, était l’invité d’honneur des Learning Days qui se sont tenus du 10 au 17 septembre 2019. À la fois formateur et coach en neuro-management, stratégie et communication, il nous a livré les secrets du pouvoir incroyable de notre cerveau.
Comment fonctionne-t-il ? Comment apprendre efficacement de nouvelles choses ? Comment devenir un apprenant permanent et enthousiaste dans le monde d’aujourd’hui ? Le cerveau a un besoin vital d’apprendre ! Mais pas n’importe comment. Les neurosciences nous donnent des clés de compréhension inédites sur notre cerveau.
Ce monde complexe auquel doit faire face notre cerveau
Le changement, omniprésent dans la société affecte, voire modifie notre cerveau : l’expérience client hyperpersonnalisée et instantanée affecte nos circuits cérébraux et réseaux de neurones. La mutation du monde du travail et la transformation des métiers s’accompagnent parallèlement d’un désir croissant d’autonomie et d’indépendance de la part des collaborateurs. Ces derniers sont à la fois en recherche de plaisir et en quête de sens avec un sentiment croissant de loyauté à soi-même, plus qu’à l’entreprise.
« On fait face aujourd’hui à une complexité grandissante qui impose d’inventer un nouveau modèle de leadership et de management. L’intelligence purement cognitive ne suffit plus. N’oublions pas que nous sommes des êtres d’émotions. Elles nous colorent de façon première » déclare Erwan Devèze à un auditoire conquis. Aujourd’hui, l’intelligence des émotions, des situations et des relations comptent bien davantage que par le passé et c’est en soi une excellente nouvelle !
Reprendre le contrôle de notre cerveau et arrêter de subir !
Pour Erwan Devèze, il nous appartient de nous servir des données importantes des neurosciences pour être plus accompli et performant, tant sur le plan individuel et collectif. Pour cela, nous devons comprendre, entraîner et utiliser notre cerveau à bon escient afin d’arrêter de subir les événements en permanence, de façon consciente et surtout inconsciente.
Savez-vous que 90 % de notre activité cérébrale est d’ordre non consciente contre seulement 10 % d’ordre conscient ? « Il faut impérativement investir sur notre cerveau et comprendre ses mécanismes de base pour évoluer positivement, or on n’a jamais eu de cours de cerveau, ni à l’école, ni en entreprise ! Nous avons chacun en nous un potentiel de progression énorme, mais attention le cerveau est un marathonien, pas un sprinter, il faut l’entraîner quotidiennement, patiemment, humblement » rappelle-t-il avant d’ajouter : « pour sortir de notre état d’asservissement, il faut allier plaisir et bienveillance. La BIENVEILLANCE est la clé de contact qui nous permet de nous mettre en marche et le PLAISIR est le carburant du cerveau qui nous permet d’aller loin. »
Insight
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Se connaître soi-même ?
La conférence a permis aux auditeurs d’appréhender « le système cérébral de la menace ». Que la menace soit réelle ou fictive, notre cerveau est configuré pour la détecter en permanence, a expliqué Erwan Devèze : « la perception d’une menace active les zones reptiliennes et émotionnelles de notre cerveau et se traduit en émotions négatives puis en comportements d’inhibition, de fuite, de désengagement, d’anxiété, d’agressivité, voire de combat. Sous stress immédiat, le cerveau limbique des émotions négatives déconnecte pour un temps le cerveau de la raison qui joue le rôle essentiel de pondérer nos attitudes et comportements (néocortex). On l’expérimente, par exemple, lorsque l’on répond du tac au tac à un mail qui nous a contrarié. Sans en avoir conscience au moment donné, on est alors totalement asservi à ses propres comportements automatiques qui ne vont pas forcément nous rendre service, on subit alors plus qu’on ne maîtrise et on en paie le prix ensuite ». Un conseil : différer vos réactions lors d’une situation de stress permettra à votre cortex préfrontal de reprendre sa juste place dans l’analyse de la situation. En prenant ainsi un peu plus de temps, vous en gagnerez paradoxalement beaucoup car vous éviterez nombre de problèmes en chaîne nés de votre première mauvaise réaction initiale.
We love learningCette baseline des Learning Days de Natixis a retenu toute l’attention de notre conférencier. Pour lui, elle résume parfaitement notre rapport à notre cerveau :
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Quels liens entre le cerveau et l’apprentissage ?
Le cerveau est partisan du moindre effort et préfère se réfugier derrière la connaissance acquise quand bien même il se nourrit du changement et de la nouveauté. C’est là l’un de ses grands paradoxes ! « Savoir mixer les différents apprentissages, intellectuels et manuels, est un véritable investissement pour l’avenir. Cela permettra à votre cerveau de travailler sa plasticité, le renforcera et le protégera contre les maladies neurodégénératives. L’apprentissage est vital pour le cerveau. Pour cela, il faut contrer un certain nombre d’ennemis » prévient Erwan Devèze.
Par exemple :
- L’infobésité : « Le cerveau ne peut traiter en permanence un nombre trop important de données sous peine de se retrouver rapidement en surcharge mentale et donc inopérant ».
- Le multi-tasking : « On ne peut actionner deux circuits de neurones en même temps au niveau cognitif, au risque de fatiguer le cerveau et d’être au final inefficace».
- L’anxiété : « Évoluer dans un contexte anxiogène provoque un effondrement de l’attention et donc de la capacité à mémoriser ».
En revanche, l’action est une alliée incontestable. « Le cerveau apprend avant tout par l’action », d’où l’importance de l’active learning : « faire en apprenant et apprendre en faisant ».
De même, la répétition et l’autotest sont des facteurs essentiels pour consolider les nouveaux apprentissages au niveau mémoriel.
Erwan Devèze a conclu par une citation inspirante pour accompagner notre transformation : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde », Mahatma Gandhi
Quelques bonnes pratiques pour prendre soin de notre cerveau
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