Publié le 11/10/19
Publié le 11/10/19
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Entretien avec Maxime Perrin et Robert Wallin, Telecom Industry Bankers, Natixis

 

Les coûts substantiels de déploiement incitent les opérateurs à mutualiser les investissements auprès d’acteurs spécialisés.
L’arrivée prochaine de la 5G ouvre des perspectives nouvelles dans de nombreux domaines – la médecine, les transports et la voiture connectée, la ville intelligente… La 5G va faire exploser les usages, grâce à un débit de données largement supérieur à celui de la 3G et de la 4G, un temps de réponse beaucoup plus rapide et une démultiplication du nombre d’objets connectés en même temps à un même réseau.
À condition, toutefois, que les infrastructures suivent. Pour que tout cela fonctionne, les réseaux doivent changer de dimension. Alors que la 4G requiert une antenne tous les 500 mètres environ, la 5G exige, elle, une antenne tous les 60 mètres et la nécessité d’installer une multitude de petites antennes au cœur des réseaux urbains et dans les bâtiments. La 5G suppose de disposer d’antennes « intelligentes » de nouvelle génération, permettant d’émettre un signal différent vers tel ou tel appareil. Les opérateurs vont également devoir multiplier le nombre de petits data centers pour stocker les données au plus près des utilisateurs (edge computing, ou traitement des données à la périphérie).

 

Une nouvelle classe d’actifs pour les investisseurs

« L’arrivée de la 5G nécessite une transformation massive des réseaux », explique Robert Wallin, Telecom Industry Banker, Natixis. « Ces déploiements significatifs obligent les opérateurs à une mobilisation massive de capitaux ». Des investissements que peu d’opérateurs ont l’envie, ou la capacité, de réaliser seuls. L’externalisation et la mutualisation potentielle des réseaux apparaît de plus en plus comme une solution pour limiter les coûts. Et le marché s’organise en conséquence. « Un certain nombre de pure-players, spécialistes des infrastructures, sont apparus au cours de ces dernières années avec des partenaires financiers tels que des fonds de pension ou des fonds d’infrastructures », explique Maxime Perrin, Telecom Industry Banker, Natixis. « Notre rôle est de rapprocher tous ces acteurs : investisseurs, opérateurs et spécialistes de l’infrastructure pour que chacun puisse profiter au mieux de la puissance de la 5G ».

Ce nouveau type de transactions remporte, par ailleurs, un certain succès auprès des investisseurs, à la recherche d’une nouvelle classe d’actifs capable de générer des rendements attractifs. « Les investisseurs intéressés par cette nouvelle opportunité viennent d’Asie, des États-Unis et d’Europe », détaille Maxime Perrin. « Un éventail large de propositions d’investissement permet à chaque investisseur de trouver un deal à sa mesure », précise Robert Wallin.

 

Peu de banques possèdent l’expertise nécessaire

Cette nouvelle configuration du marché de la finance des télécoms nécessite une expertise pointue. « Les modalités des contrats sont extrêmement détaillées, complexes et techniques », souligne Maxime Perrin. « L’industrie des télécoms est en pleine transformation, et peu de banques dans le monde possèdent une réelle expertise dans ce domaine. C’est l’un de nos atouts chez Natixis ».