Publié le 03/04/19
Publié le 03/04/19
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Pour faire avancer plus vite le brûlant dossier de la transition énergétique, Natixis associe le Green & Sustainable Hub, une équipe cross asset chargée du développement des solutions de financement et d’investissement dans des activités de transition écologique et sociale, et des Green Captains qui facilitent les échanges dans les différents secteurs où opèrent les 16 000 collaborateurs de Natixis.

Comment fonctionne le Green & Sustainable Hub ?

Thomas Garnier : « Placée sous la responsabilité d’Orith Azoulay, responsable mondiale de la finance Green & Sustainable à la Banque de Grande Clientèle, l’équipe opère depuis Paris, New-York et Hong Kong pour accompagner les clients de la banque, tant sur des thématiques de financement que d’investissement et de conseil. Nous menons un travail d’accompagnement appuyé par une expertise reconnue ainsi qu’une écoute attentive des attentes des investisseurs afin de proposer des produits innovants et à empreinte environnementale et/ou sociale positive sur de nombreux secteurs tels que celui de l’immobilier. »

En quoi consiste votre rôle de Green Captain ?

Serge Demirdjian : « Au sein de l’équipe Real Estate & Hospitality, qui compte environ 100 personnes, je suis sensibilisé à tous les sujets liés au développement durable, tout en étant conscient des problématiques de rentabilité et d’exécution auxquelles sont confrontés mes collègues directs. J’essaie de trouver les compromis entre ces deux univers, de faire comprendre l’importance de la démarche du Green & Sustainable Hub aux originateurs et, de la même manière, d’aider le Hub à mieux appréhender les contraintes opérationnelles. On travaille toujours main dans la main. »

Le Green Business est-il un marché mûr ?

S.D. : « À l’origine, la très forte demande en matière d’immeubles moins énergivores vient des locataires, de plus en sensibles à leur impact environnemental. Les marchés financiers (equity, puis dans un second temps, dette) se sont développés autour de cette demande. La question de la maturité est relative quand on a à l’esprit que 50 % du stock francilien de bureaux a plus de trente ans… »

T.G. : « Depuis plusieurs années, on assiste à l’émergence du marché obligataire vert et plus récemment à celui des financements bancaires verts. Les grands acteurs trouvent du sens à lever ces financements. Les uns et les autres espèrent trouver des avantages à employer ce type d’instruments . Sur le segment du Real Estate, en termes de volume, ce n’est pas encore vraiment significatif, mais nous sentons la volonté des partenaires financiers et nous mettons en place les outils en interne pour favoriser le financement des actifs verts. »

Comment faire la différence ?

S.D. : « Dans cette logique, pour aligner nos financements sur l’accord de Paris (NDLR, qui veut respecter le seuil de 2°C de hausse de température), nous travaillons sur la mise en place d’un Green Weighting Factor (GWF). Cet indicateur, qui catégorisera les actifs par couleur (du vert foncé au marron) permettra d’inciter les originateurs à financer les actifs vertueux en créant une distinction de rentabilité. Attention toutefois, nous serons toujours confrontés à la force de rappel du marché : nous ne pourrons réduire significativement nos marges que si le marché intègre cette même distinction (de gré ou forcé par la réglementation). »

T.G. : « Les volumes globaux d’investissements en infrastructures bas carbone nécessaires si l’on souhaite limiter l’augmentation de la température à 2°C sont très significatifs et nous sommes loin d’avoir investi les sommes nécessaires aujourd’hui. L’enjeu est considérable en France, comme au niveau mondial pour le Real Estate car, même s’il n’est pas le seul secteur concerné, c’est l’un des premiers en termes d’émission de CO2. Afin d’atteindre les objectifs fixés il faut dynamiser la croissance du marché des financements verts, dans cette optique le travail d’élaboration d’une taxonomie des activités vertes et d’un standard pour l’émission de Green Bonds au niveau européen entrepris par un groupe d’experts reconnus (TEG) sera vraisemblablement un levier important. »