Le marché mondial du pétrole a connu un changement fondamental au cours des dernières années en raison de l’essor de la production d’or noir à bas prix aux États-Unis. L’envolée de la production américaine, conjuguée à la stagnation de la demande mondiale a fait chuter le prix du brut Brent de plus de 100 dollars le baril en 2014 à moins de 30 dollars en janvier 2016. En réaction, les pays de l’OPEP et la Russie ont accepté en novembre 2016 de réduire leur production, une décision prorogée en juin 2017 jusqu’à la fin de l’année 2018. Ces réductions, combinées à une croissance soutenue de la demande mondiale et à des flux de capitaux spéculatifs, ont propulsé le prix du Brent à 70 dollars le baril à la mi-janvier 2018.
Que se passe-t-il maintenant ?
En raison d’un délai de mise en exploitation relativement faible – environ 6 mois – par rapport à la production conventionnelle, la production pétrolière américaine est incroyablement réactive aux prix. Certains craignent donc qu’une forte augmentation de la production américaine, encouragée par la hausse des prix au 4e trimestre 2017 et au début de l’année 2018, vienne porter un coup d’arrêt à la montée de cours et fasse à nouveau s’effondrer le marché. Toutefois, le fait que la croissance économique des économies développées et émergentes soit synchronisée va conduire à une nouvelle année de forte hausse de la demande de pétrole en 2018. Par conséquence, nous entrevoyons une fluctuation du prix du Brent entre 60 à 70 dollars cette année, plafonné par le pétrole de schiste américain mais soutenu par la demande. En 2019, l’équilibre entre l’offre et la demande devrait être de plus en plus tendu ; le pétrole de schiste américain suscitera plus d’intérêt à mesure que le marché comptera de plus en plus sur la croissance de la production américaine pour répondre à la fois à une demande en hausse, et au déficit de production nouvelle dans les pays non membres de l’OPEP.